Recolonisation du loup en France : zoom sur le Parc national des Ecrins
Après avoir disparu du territoire à la fin des années 1930, ce n’est qu’au début des années 1990 que le Loup gris (Canis lupus) est de nouveau observé en France. En provenance du massif italien des Apennins, ces loups ont alors commencé une phase de recolonisation des territoires favorables à leur présence.
Le suivi de l’état de conservation de l’espèce est jusqu’à présent assuré par l’Office français de la biodiversité (OFB). Dans ce cadre, la collecte d’indices de présence est portée par le réseau Loup-lynx, réseau multipartenaire coordonnée par l’OFB. La collecte de ces indices de présence permet notamment de réaliser le suivi génétique des individus via l’analyse des indices biologiques (fèces, urine, poil, dépouille et sang).
Le loup est détecté de façon sporadique dans le Massif des Ecrins au début des années 1990, la présence du loup est attestée au sein du massif en 1997. Dès lors, des indices de présence de l’espèce sont collectés chaque année par les correspondants du réseau Loup-lynx, dont les agents du Parc National des Ecrins (PNE).
Afin d’en apprendre plus sur les liens génétiques entre les individus de la population présente dans le parc national un projet voit le jour : le projet LIENS. Porté par le PNE et mené en collaboration avec l’OFB et l’INRAe, ce projet a permis de mener une étude sur la dynamique spatio-temporelle des loups présents au sein du parc à partir des indices collectés.
En croisant l’ensemble des résultats génétiques issus de l’analyse des indices biologiques collectés par le réseau Loup-lynx avec l’expertise de terrain des agents du parc, un scénario de recolonisation du massif des Ecrins a pu être proposé. L’espèce a dans un premier temps recolonisé le site (1992-2010) ; pendant plusieurs années, on observe des individus isolés de passage. Les premières reproductions sont ensuite détectées, constituant les premières meutes (2011-2016). On passe de présence occasionnelle à présence régulière de l’espèce sur le territoire. Ces dernières se sont ensuite densifiées au sein du parc national (2017-2021) occupant la quasi-totalité du massif des Ecrins.

Figure 1 : Evolution du nombre d’indices récoltés dans le Parc national des Ecrins de 1992 à 2021. En visualisant le nombre d’indices de présence collectés chaque année et qui sont attribuables aux loups, on déduit un phénomène de recolonisation en trois phases distinctes : recolonisation, installation et densification. Les bornes de ces phases sont données à titre indicatif, l’évolution de la dynamique se faisant de façon progressive.
En parallèle de l’évolution spatio-temporelle de l’espèce au sein du parc, les données génétiques ont permis de suivre certains individus de manière plus précise : dispersion à long terme, liens de parenté et groupes génétiques ont pu être mis en évidence à l’échelle du massif.
Pour plus de détail sur les méthodes utilisées, les résultats complets ainsi que les conclusions de ce projet, vous pouvez consulter le dossier dédié ici.