Les régions Bretagne et Pays de la Loire, comme les autres régions françaises, enregistrent depuis 2018 quelques remontées d’informations suspectant la présence occasionnelle du loup au sein de ce territoire. Les directions régionales Bretagne et Pays de la Loire de l’Office français de la biodiversité se sont saisies de la thématique afin de s’organiser pour collecter et analyser les informations de présence éventuelle sur les deux régions.
L’OFB anime le réseau Loup/lynx qui a pour objectif le suivi de la population de ces deux espèces en France.
La mise en place de ce réseau dans les différents territoires se fait en deux étapes :
– Les territoires sans indices avérés de l’espèce : un réseau de sentinelles est mis en place dans chaque département. Il est composé des agents de l’OFB. L’objectif est d’avoir dans chaque Service départemental de l’OFB des agents ayant suivi une formation spécifique de correspondant de Réseau, leur permettant de recueillir des témoignages et faire des relevés d’indices dans le respect de la méthodologie nationale. L’ensemble des indices (retenu/non retenu/invérifiable) est capitalisé dans une base de données nationale.
– Les territoires avec une présence d’indices avérés de la présence de l’espèce : À la demande du préfet de département, le réseau Loup/lynx peut être mis en place dans un département dans sa forme multi-partenariale. La mise en place de ce réseau s’accompagne de l’organisation de formations de correspondants ouvertes à toute personne intéressée pour s’impliquer dans cette démarche d’acquisition de connaissances sur l’espèce.
La présence du loup n’étant pas détectée en Bretagne et Pays de la Loire, le réseau national Loup/lynx n’est pas activé, mais le réseau de sentinelle est lui opérationnel. C’est dans cet objectif qu’en novembre 2019, plus de trente agents issus de l’ensemble des départements des deux régions ont suivi deux jours de formation.
Cette formation visait à leur apporter :
– La connaissance de la biologie et de l’écologie de l’espèce.
– L’identification des indices de présence de l’espèce sur le terrain ainsi que la méthodologie de recueil de ces indices.
Les différents indices recueillis en 2019 et 2020 en Bretagne et Pays de Loire (carte ci-dessous)
Les premiers indices ont été récoltés en Vendée (Pays de Loire) en mars 2019 avec un relevé d’indice sur une proie domestique et une observation visuelle quelques mois plus tard. La photo apportée par l’observateur laissait apparaître un collier, ne permettant pas de doute sur l’identification d’un chien.
À savoir : aucun loup sauvage n’est équipé de collier GPS actuellement en France.
Un relevé d’indice a été réalisé début 2020 dans le Maine et Loire (Pays de la Loire) sur un mouton. Ce dernier présentait des perforations sans hématome mettant en évidence une intervention de charognards (chien, renard…) sur un animal déjà mort et donc une absence de prédation (cliché ci-contre).
Deux observations visuelles ont aussi eu lieu en janvier 2020 dans le Sud de l’Ille et Vilaine (Bretagne), mais les éléments recueillis auprès des observateurs n’étant pas suffisamment précis et ne comportant pas les critères permettant de discriminer entre le chien et le loup, ces deux observations sont donc classées comme invérifiables.
Enfin, en février 2020, à proximité de la forêt de Brocéliande (Morbihan – Bretagne), deux cas d’attaques sur animaux domestiques ont été recensés. Les indices relevés par les agents de l’OFB montrent des éléments attestant d’une prédation par un grand canidé. Cependant, le nombre important de morsures sur différentes parties du corps de l’ovin en question permettent d’écarter la responsabilité du loup. Le même soir à proximité, une personne a surpris deux grands canidés s’attaquant à un bouc. L’animal doit sa survie à l’intervention d’un homme qui a réussi non sans mal à faire fuir les prédateurs. La description et le comportement deux animaux confirment qu’il s’agit de deux chiens de type Husky.
L’activité du réseau Loup/Lynx démontre chaque année les capacités de déplacement importantes des loups. C’est pour cela que des observations, parfois très éloignées de la zone de présence connue de l’espèce, sont possibles et les régions Bretagne et Pays de la Loire peuvent être concernées.
C’est le rôle de l’OFB, au travers des services départementaux (Bretagne, Pays de la Loire), de vérifier chaque remontée d’information.
R Gallais / OFB