Le Loup

Crédit photographique : J.F. Guittard
Crédit photographique : P. Orsini / MNHN
Crédit photographique : T. Orecchioni/ONF
Crédit photographique : SD74 / ONCFS

Fiche d’identité

Loup gris

Nom latin : Canis lupus (Linné, 1758)
Nom anglais : Grey Wolf
Classe, ordre, famille : mammifère, carnivore, canidé
Le loup en France :  Canis lupus italicus (lignée italo-alpine)

Statut de conservation (liste rouge UICN)
Espèce « préoccupation mineure » liste rouge mondiale et européenne.
Espèce « vulnérable »  liste rouge française.

Statut réglementaire : espèce protégée
Voir paragraphe « réglementation »

Morphologie

Poids :

  • 18-30 kg (louve)
  • 20-40 kg (loup)
  • 500 g (louveteau naissant)
Photo du loup gris, présent en France.
Crédit photographique : P. Orsini / MNHN Toulon
Caractéristiques du loup gris en France.
Crédit photographique : C. Huc

Taille:

Hauteur au garrot : 60-70 cm
Hauteur jusqu’à la tête : 90 cm
Longueur : 1,10-1,50 m (sans la queue)

Élancé, relativement chétif et haut sur pattes, allure souple et se déplaçant généralement au trot.

1 – Pelage nuancé du gris au roux, contrasté du sombre (dos) au clair (ventre).
2 – Masque labial clair, s’étend sur le museau, longe sa partie inférieure et finit à la base du cou.
3 – Liseré noir sur l’avant des pattes antérieures.
4 – Oreilles courtes, légèrement arrondies.
5 – Queue courte pour un canidé, jamais en dessous de l’articulation du tarse, souvent tombante, avec un pinceau noir.

Ces caractéristiques propres au loup le distinguent de races de chiens aux apparences très similaires.

Biologie

Régime alimentaire : carnivore

Le loup mange de la viande (mais peut consommer des fruits à l’occasion), en moyenne 2 à 5 kg par jour, qui s’équilibrent entre de gros repas (8 kg) et plusieurs jours de jeûne. Le loup est un animal opportuniste dans le choix de ses proies. Il adapte son régime alimentaire aux différents habitats qu’il fréquente. Il consomme principalement des ongulés sauvages de taille moyenne à grande (chevreuil, chamois, mouflon, cerf) mais il peut aussi chasser des proies plus petites (lièvre, marmotte, petit rongeur). Le loup chasse également des animaux domestiques en s’attaquant aux troupeaux d’élevage (surtout ovins, caprins, moins fréquemment de jeunes bovins et équins). Il peut compléter son alimentation par des insectes, des batraciens, des oiseaux, des reptiles et même des fruits de manière anecdotique.
Prédation sur cerf adulte . Crédit photographique:  A. Astigarraga
Les proies du loup, régime alimentaire : carnivore.

Les proportions des proies varient dans le régime alimentaire du loup, selon les individus les meutes et les périodes de l’année. Une étude réalisée sur neuf meutes des Alpes françaises a démontré que le régime alimentaire était composé en moyenne de 76 % d’ongulés sauvages, de 16 % d’animaux domestiques et de 8 % divers.

Les besoins alimentaires du loup sont plus importants en hiver, puis en période de gestation et d’élevage des jeunes (printemps/été). Généralement, l’animal chasse la nuit. Le suivi des attaques aux troupeaux montre que le loup peut attaquer plus de brebis qu’il ne va en consommer ensuite. Ce comportement est connu sous le nom de « surplus-killing ».

Comportements/mode de vie : espèce sociale

Le loup vit en meutes sédentarisées
sur un territoire donné.

La meute est composée d’un couple reproducteur (le couple alpha) et de ses descendants de différentes générations antérieures. La cohésion est forte au sein de la meute, et l’organisation hiérarchique aussi. Des loups non affiliés peuvent exceptionnellement être intégrés à la meute, notamment si la structure sociale du groupe est fragile. En France, la meute est en moyenne composée de 4 à 5 loups mais peut comprendre jusqu’à 10 loups, hors période de reproduction ou d’élevage des jeunes (juin-octobre) où l’effectif du groupe est plus important.

Le nombre de loups au sein de la meute est régulé par plusieurs facteurs : les naissances, les morts et la dispersion.

Schéma des comportements, mode de vie du loup.
Schéma du cycle de vie du loup

En effet, un individu peut quitter la meute (entre sa deuxième et sa cinquième année) jusqu’à une nouvelle zone de vie ou de reproduction. La dispersion s’explique principalement par la recherche de partenaires pour accéder à la reproduction, la compétition pour l’accès à la nourriture lorsque le groupe grandit ainsi que par des comportements d’évitements sociaux.

La dispersion caractérise la dynamique des populations de loups. Elle permet la colonisation de nouveaux secteurs, la création de nouvelles meutes, et un brassage génétique essentiel. Les loups peuvent parcourir des distances importantes (plusieurs dizaines de km/jour), et c’est ce qui explique la colonisation de territoires souvent éloignés de plusieurs centaines de kilomètres de leur zone d’origine.

Une meute de loups à l'automne dans les Alpes du sud. Crédit photographique : R. Roy / ONCFS

Reproduction et paramètres démographiques

Espèce monogame et reproduction réservée
au couple dominant.

Maturité sexuelle à environ deux ans, mais inhibition de la participation à la reproduction de la plupart des individus par le couple dominant, via des phéromones et des comportements de domination.

Rut : février-mars (période de tension dans la meute du fait de cette inhibition).

Gestation : 62 jours.

Naissance : mai-juin, dans la tanière. Les portées sont de 4 à 5 louveteaux, sourds et aveugles, sevrés à 4-6 semaines, puis nourris de viande régurgitée par les adultes sur les sites de rendez-vous. Les louveteaux participent à la chasse dès l’automne, à 5 mois.

Survie : 60 % l’année de naissance (mortalité due à la malnutrition, aux maladies et aux intempéries), 80-90 % par an les années suivantes (mortalité liée aux collisions, aux tirs légaux et illégaux, à la vieillesse et aux maladies). La survie est plus faible pour les individus en dispersion.

Longévité : 12 à 14 ans en nature sont les âges maximums connus.

  Louveteau d’environ 4 mois. Crédit photographique : T. Orecchioni/ONF

Évolution de la population de loups au cours du temps

La taille des groupes varie au cours de l’année par le jeu des naissances, de la mortalité et de la dispersion de printemps et/ou d’automne des sub-adultes.
Avec des portées de 4 à 5 louveteaux, la population de loups s’accroît fortement à chaque printemps. Mais ceci n’est que passager. En effet, 40 % des louveteaux nés ne survivront pas à leur première année. La croissance de la population est également freinée par une mortalité globale de 10 à 20 % liée à la vieillesse, aux maladies, aux collisions et aux tirs légaux et illégaux.

Domaine vital

Le loup est un animal territorial. Son territoire s’étend sur de grandes surfaces (150 à 300 km2 pour les animaux sédentarisés en meute, parfois davantage pour les individus sédentarisés seuls). Le territoire est défendu passivement par marquage urinaire, dépôts d’excréments et par hurlements, et parfois de manière plus active (combats pouvant aller jusqu’à la mort d’un individu).
Le « cœur de meute » comprend la tanière de mise bas, les sites de rendez-vous utilisés l’été pour l’élevage des jeunes et l’intégration sociale au groupe, et les principales zones de chasse.

Le loup s’installe aujourd’hui également en territoire de plaine, comme ici en Haute Marne.
Crédit photographique : P. Massit/ONCFS
L’espèce  a effectué son retour en France sur des territoires de montagne.
Crédit photographique : P.E. Briaudet/ONCFS

Habitat

Le loup est une espèce plastique. Il peut s’adapter à tous les biotopes compte-tenu de la diversité potentielle de son régime alimentaire. D’ailleurs, historiquement, le loup occupait toute la campagne française (consulter le paragraphe « Historique de présence » ). Il a besoin d’espaces importants afin de trouver des proies en quantité et en diversité suffisantes tout au long de l’année, et de tranquillité, indispensable pour le repos et la reproduction en tanière.

Réglementation

Réglementation concernant les loups sauvages

Etant donné son statut de conservation documenté à plusieurs échelles géographiques, le loup est une espèce protégée au niveau international, européen et français, depuis les années 1990. Pour autant, cette protection peut faire l’objet de dérogations.

À trois conditions :

  • 1. s’il y a un intérêt à agir (s’agissant du loup, la disposition mobilisée est celle visant à « prévenir des dommages importants à l’élevage ») ;
  • 2. s’il n’existe pas d’autre solution satisfaisante (dommages importants et récurrents malgré la mise en place des mesures de protection) ;
  • 3. si les dérogations ne nuisent pas au maintien des populations dans un état de conservation favorable (dans la limite fixée par un arrêté ministériel, sur la base de l’expertise de l’OFB).

Des arrêtés encadrent le protocole technique d’intervention

Depuis 2019, un plafond de prélèvement est fixé à 19 % de l’effectif moyen de loups. Cet effectif moyen est estimé grâce aux données génétiques collectées pendant l’hiver de l’année précédente. Les prélèvements ne sont autorisés qu’en cas de dommages récurrents et importants, selon le processus dérogatoire présenté ci-dessus.

L’ensemble des textes législatifs et réglementaires sont consultables sur le site de la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes.

Pour en savoir plus sur la gestion des impacts du loup, consulter les pages “protection des troupeaux” et constats et indemnisations

Le loup fait l’objet de trois Plans nationaux d’actions (PNA) qui définissent les orientations en matière de politique d’accompagnement des impacts à l’élevage domestique et d’études et recherches permettant de caractériser l’état de conservation de l’espèce. Actuellement, c’est le nouveau PNA 2024-2029 qui est mis en œuvre.

Pour en savoir plus, consultez les pages de la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes qui y sont dédiées.

Les agents de l’OFB veillent au respect de cette réglementation. Ils enquêtent notamment à chaque fois qu’un loup sauvage est retrouvé mort afin de déterminer la cause de la mort et les personnes impliquées, le cas échéant.
Pour rappel, le braconnage d’une espèce protégée comme le loup est passible d’une peine délictuelle maximale de trois ans de prison et de 150 000 euros d’amende, ainsi que de peines complémentaires (retrait du permis de chasser, confiscation de l’arme et du véhicule…).

Dépouille de loup suite à un tir dérogatoire. Crédit photographique : SD74 / ONCFS
Les loups sauvages, meute de loups.
Meute de loups dans un parc animalier. Crédit photographique : P.E. Briaudet/ONCFS

Réglementation concernant les loups détenus en captivité

Depuis 2000, seuls des établissements d’élevage ou de présentation au public d’animaux d’espèces non domestiques bénéficiant d’une autorisation d’ouverture peuvent détenir des loups en captivité. Ils doivent, pour cela, obtenir une autorisation préfectorale.
Le fichier national d’identification recense les loups tenus en captivité en France, et l’Association du parc animalier de Sainte-Croix en a la gestion depuis 2015.

Au 31 décembre 2017, la France comptait environ 600 loups en captivité appartenant à une soixantaine de détenteurs.

Le contrôle de ces établissements est réalisé par les agents des services de l’État (Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations – DD(CS)PP) avec l’appui de l’OFB.
Un contrôle exhaustif de tous les établissements a été ordonné par le préfet coordonnateur du PNA sur le loup et les activités d’élevage, à l’automne 2018, sur la base d’un protocole national uniformisé.
L’OFB, conformément à ses compétences, y a apporté un appui méthodologique et opérationnel.

Quelques textes :

Arrêté du 19 mai 2000 soumettant à autorisation la détention de loups
Arrêté du 19 juillet 2000 fixant les modalités de fonctionnement du fichier national d’identification des loups tenus en captivité.
Arrêté du 15 octobre 2015 modifiant l’arrêté du 24 août 2000 portant agrément du gestionnaire du fichier national d’identification des loups.

Crédit photographique : P. Orsini / MNHN Toulon
Crédit photographique : T. Orecchioni / ONF
Crédit photographique : SD74 / ONCFS