Bilan annuel du suivi de la population de loups 2023
Ce bilan regroupe à la fois le suivi hivernal 2022/2023 (01/11/2022 au 31/03/2023) et le suivi estival 2023 (01/04/2023 au
31/10/2023). À l’issue de cette année de prospection, l’ensemble des indices collectés par les correspondants du réseau Loup-lynx
a été compilé et analysé afin d’évaluer la situation démographique et géographique du Loup gris (Canis lupus) en France.
Avec des températures plus élevées que la normale, de fortes précipitations et un faible couvert neigeux, les conditions
climatiques étaient peu favorables à la détection d’indices de présence. De plus, différents facteurs comme une diminution du
nombre de correspondants actifs et l’arrêt de certains programmes de recherche ont menés à une légère baisse du nombre
d’indices transmis comparé à 2022. Cependant, avec plus de 8 000 indices, dont 76 % retenus pour le suivi du loup, ces résultats
restent de qualité et confirment le caractère hors norme de l’année précédente. L’analyse de ces indices permet notamment
d’estimer l’effectif de la population qui se situe entre 750 et 1 344 individus, avec un effectif moyen de 1 003 loups. Le nombre
de zones de présence permanente (ZPP) a augmenté, à la fin de l’été, on comptabilise 195 ZPP, dont 174 meutes.
Comme l’année précédente, le nombre d’indices de présence en front de colonisation augmente et la densification des meutes
en zone historique se poursuit. Dans cette même dynamique, plusieurs individus de lignée germano-polonaise (w1) ont été
identifiés sur le territoire.
Vous retrouvez l’intégralité de ce bilan ici.
On assiste à une extension de la population avec un nombre d’individus croissant (750 < N < 1344). Cette extension se traduit
notamment par une densification des meutes en zones historiques comme en AURA ou en PACA, mais aussi par l’apparition de
nouveaux secteurs à confirmer et ZPP en front de colonisation comme en Bretagne ou en Occitanie. À noter qu’avec la
densification des meutes sur certains massifs qui s’additionne aux mouvements d’individus (en raison notamment des
destructions légales), il est de plus en plus difficile de suivre les ZPP en hiver. Avec des contours de territoires changeant il
devient compliqué d’attribuer chaque indice à une ZPP avec certitude.
L’hypothèse d’une expansion territoriale se confirme à l’issue du suivi estival. En Occitanie et au nord-est de la région AURA, des
indices de présences sont remontés régulièrement au point de suspecter l’installation d’individus. Grâce au suivi des
reproductions, de nouvelles meutes sont localisées en front de colonisation, plus précisément en Bourgogne-Franche-Comté et
encore une fois au nord-est d’AURA. Cependant, cette nouvelle période de suivi confirme la difficulté de plus en plus
grandissante à suivre de façon précise l’évolution des groupes sociaux sur le territoire. En effet, obtenir des informations
fiables simultanément est de plus en plus compliqué, notamment en raison du nombre de meute grandissant en zone historique.