La question revient souvent du comportement à adopter en cas de rencontre avec un loup. Voici en quelques lignes des éléments de réponse.
Le loup reste un animal sauvage avec lequel, il convient d’adopter une attitude de prudence. Il ne faut pas tenter de l’approcher, ni lui permettre de s’approcher de vous (en le nourrissant par exemple). Lors d’une rencontre rapprochée avec un loup, vous devez rester debout et ne pas courir. Calmement mais lentement, reculez-vous sans le quitter des yeux et ne lui tournez pas le dos. Si le loup ne recule pas et agit de manière agressive en levant haut la queue et en grognant, crier et lui jeter des objets, tout en continuant de reculer.
Un peu de biologie et d’éthologie
Tout animal dispose autour de lui d’un espace qu’il considère comme étant son territoire proche et qu’il défendra dès lors qu’un intrus pénètrera dans cet espace. Par son comportement, l’animal avertit l’intrus qui franchit ces limites. Ainsi, tout prédateur qui se sentirait menacé peut adopter un comportement de défense pouvant être interprété comme une menace. La notion d’agression est fort subjective car elle dépend des conditions et souvent de l’expérience de la personne concernée. Par ailleurs, plusieurs incidents sont ainsi recensés chaque année par les chasseurs ou les naturalistes avec sangliers et cerf, lors des actes de chasse ou durant le brame. Ce peut être le cas aussi, avec des animaux domestiques.
Au cours des 5 000 rencontres (observations visuelles) enregistrées par le réseau Loup-lynx depuis le retour de l’animal en France, au début des années 1990, aucune confrontation entre un homme et un loup n’a été recensée.
Depuis cette date, l’aire de présence du loup est en augmentation en France, des Alpes vers le Nord et l’Ouest du pays. L’espèce étant extrêmement adaptable et mobile, elle peut, comme la plupart des espèces sauvages, s’approcher occasionnellement de zones habitées. En effet, bien que discret et furtif, le loup peut faire preuve de curiosité à l’égard de l’homme.
Dans la littérature, la typologie des comportements d’attaques de loup sur l’homme est identifiée par trois types d’interactions :
- Pathologique : cas de loup porteurs du virus de la rage
- Défensive : cas de loup répondant à une agression humaine
- Prédatrice : cas de loup anthropophages
En Espagne, qui compte plusieurs milliers de loup sur son territoire, le dernier cas documenté de confrontation entre l’homme et le loup, date des années 1970*. L’Amérique du Nord, quant à elle, qui compte près de 60 000 loups, recense deux cas d’agression depuis le 20ème siècle ; il s’agissait de loups imprégnés (habitués au contact de l’homme) ou malades. En France, la dernière situation d’attaque d’un loup sur l’homme date de 1918. Il s’agissait d’un loup enragé.
Les Aspects réglementaires
Le loup est une espèce strictement protégée en France, en vertu de l’arrêté ministériel du 23 avril 2007. Des dérogations ministérielles permettent d’intervenir sur ces populations, mais dans un cadre très précis et à condition qu’il n’existe pas d’autres solutions satisfaisantes. En cas de menace pour l’ordre public, le Maire ou le Préfet peuvent apporter une réponse proportionnée, qui peut aller de l’effarouchement à la destruction de l’animal.
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* Pour en savoir plus :
Les cas de confrontations entre le loup et l’homme ont fait l’objet de nombreuses descriptions plus ou moins documentées. Nous ne retiendrons ici que deux publications scientifiques récentes. La première de LINELL et al. 2002 fait référence à la situation européenne. La seconde, de PETERIANI et al., considère des données internationales, comportant notamment des informations américaines. La plupart des interférences documentées sont antérieures à la deuxième moitié du 20ème siècle. Les conditions environnementales étaient alors plus propices aux confrontations entre homme et loup :
- faible densité de grande faune sauvage,
- populations essentiellement rurales,
- pratiques agraires différentes,
- effectifs de loup importants,
- subsistance de la rage…
Pour la seconde moitié du 20ème siècle, entre 1961 et 2002, pour l’ensemble de l’Europe, les auteurs relatent au minimum 47 cas de personnes ayant été confrontées à des confrontations agressives certifiées avec l’espèce Loup. Parmi ces descriptions, 5 personnes sont décédées, dont un adulte des suites de la rage ainsi contractée (Pologne, 1980) et 4 enfants ont été tués par des animaux non enragés (Espagne: 1957-1974). Au cours de cette période, aucun cas d’agression d’homme par des loups n’a été recensé en Italie ou en France. Les dernières situations d’attaques par des loups enragés documentées en France datent de 1914 et 1918.
L’enquête réalisée par HUBERT et al., 2016, portant sur 31 pays européens dont 28 comportent des meutes de loup, n’a révélé aucun lien entre « habituation » et « comportement agressif » des loups. Ces 28 pays rapportèrent qu’au moins quelques-unes de leurs meutes avaient établi leurs territoires proches des habitations et que certains individus s’en approchaient. Parmi ces pays, 14 ont également confirmé que des loups ont approché des personnes mais de manière exceptionnelle ou faiblement documentée.